Wednesday, July 22, 2015

Bahya, l'amour des carreaux de ciment


S'il y a bien sur instagram comme sur pinterest un élément de décoration capable de déclencher une hystérie collective, c'est bien les carreaux de ciment "à la française".
Avec le désormais célèbre hashtag "i have this thing with floors", toute une communauté de passionnés de décoration prend en photo ses pieds délicatement posés sur les sols les plus beaux, remarquables, insolites, colorés, vintage...bref on est tous cinglé du carreau ;)


De fait depuis deux ans, le carreau de ciment a fait un retour en grâce remarqué en matière de décoration. Plus question de se débarrasser des anciens sols, au contraire on chérit les carreaux de ciment cachés sous des couches de moquettes et autres linoléums car ils vont donner le ton des lieux et heureux sont ceux qui trouvent ces petits trésors en achetant ou louant local professionnel ou immeuble.

Apparu vers 1850 en Ardèche, où se sont installées les premières cimenteries, le carreau de ciment a rapidement gagné la capitale pour habiller les halls et intérieurs des immeubles et maisons bourgeoises.
Présenté à l'exposition universelle de 1857, le carreau de ciment est alors sur un format traditionnel de 20 cm sur 20 et présente essentiellement des motifs géométriques ou végétaux avec un net penchant pour le néo-gothique d'inspiration moyen-âgeuse que l'on retrouve beaucoup à Paris.
Les carreaux sont positionnés pour former un véritable tapis, carreaux et frises devant s'adapter aux dimensions des lieux et nécessitant autant de savoir-faire que de temps de production et d'installation...et croyez moi, une installation ratée peut faire mal aux yeux, la preuve ci-dessous...


Ca fait mal aux yeux ? tout d'un coup vous ne vous sentez pas très bien ? ce n'est pas faute d'avoir prévenu...
Heureusement, la plupart du temps, ce sont de véritables bijoux que l'on rencontre dans les halls parisiens et il est alors difficile de comprendre pourquoi le carreau de ciment est tombé en désuétude alors que certains motifs apparaissent très modernes et "design" si ce n'est les ravages de la guerre de 14-18 dans la population, l'industrialisation et l'apparition du carrelage en céramique plus facile et moins coûteux à produire et puis avec les années 50, un renouvellement complet de la décoration des intérieurs français.

Depuis 2013, le carreau de ciment fait son retour en grâce mais entre-temps le savoir-faire de fabrication a quasiment disparu en France car le carreau de ciment est fait uniquement à la main... et qu'avec les années et un très sensible changement du coût du travail, son coût de fabrication est devenu tel que les cimenteries ont fermé leurs portes et qu'il est difficile d'assurer une production artisanale de qualité sans passer par un prix de vente qui place le carreau de ciment en produit de luxe.

C'est en allant boire un café (et non je ne bois pas trop de café) que j'ai fait la connaissance de la jolie Maison Bahya qui a fourni les magnifiques carreaux bleu et blanc d'Ob-La-Di, au 54 rue Saintonge dans le 3ème, et que quelques semaines plus tard j'ai rencontré sa créatrice, la pétillante Caroline Langlois, dans son tout nouveau bureau-show room au coeur de Montmartre.


Après 10 ans à travailler pour des magazines de décoration - Ideat, Côté Maison , Côté Ouest... - Caroline Langlois sent poindre l'envie de créer sa propre entreprise lors de voyages au Maroc.
Fascinée par la richesse de l'artisanat marocain : travail du cuir, ferronnerie, poterie... et carreau de ciment...
Caroline tombe amoureuse du pays avant de tomber amoureuse d'un marocain et la création de Bahya est un bel écho à cette double histoire d'amour.

Le carreau de ciment est un marché de niche mais étude de marché en main, Caroline se lance fin 2014 avec comme principes :
des motifs créés à Paris,
une production artisanale de haute qualité au Maroc (près de Tanger),
une collaboration étroite aussi bien artistique que de fabrication avec l'atelier marocain avec lequel elle travaille,
la transparence sur les conditions de production auprès de ses clients, qui, pour avoir été interrogés en amont de la création de Bahya, sont ravis du pont créé entre les deux pays.

Pour la Maison Bahya, le carreau de ciment qui viendra orner un intérieur est l'héritage d'un savoir-faire, un élément de décoration qui va traverser le temps et de fait un soin tout particulier est apporté à la fabrication et aux matériaux utilisés.
Ainsi la première couche, dite couche d'usure - celle sur laquelle seront placés couleurs et motifs - est composée à 50% de poudre de marbre blanc ce qui assure à chaque carreau densité et brillance des coloris mais aussi une surface au toucher doux et lisse.
La production à la main suit un savoir-faire ancestral et s'effectue sur un cycle de 4 à 6 semaines environ depuis le remplissage des moules, la mise sous presse puis le séchage à l'air libre.

Le choix des motifs est important et Caroline sait à merveille associer une gamme extraordinaire de couleurs à des motifs traditionnels comme plus modernes et design avec un point commun : tous racontent une histoire qui vient toucher celle de ses clients, comme une transmission de son histoire d'amour avec le Maroc.

Entre France et Maroc, Caroline développe sa société avec des valeurs humaines qui ne peuvent que toucher ses clients et lui assurer un succès durable...d'ailleurs pour la rentrée la Maison Bahya nous réserve une belle surprise avec une collection d'azulejos... passionnés de décoration, préparez-vous à succomber.


Bahya 
les carreaux de ciment
www.bahya-deco.com
je vous invite à vous perdre délicieusement sur le site de Bahya pour composer votre tapis de carreaux de ciment.

Bahya est également présente chez LAB Boutique au 10 rue Notre-Dame de Lorette dans le 9ème.
www.lab-boutique.com

Un très grand merci à Caroline pour son accueil chaleureux et sa disponibilité.


Le fabuleux motif Kasbah chez Ob-La-Di :)

Monday, July 13, 2015

Paris City Guide pour ceux qui n'aiment pas Paris - 2


Comme j'ai du mal à faire vivre le blog depuis quelques temps, j'ai décidé de repartir en balade et j'ai choisi le moment le plus gris alors que depuis deux semaines Paris n'était que soleil et chaleur.
De fait il fait tellement gris que ce quartier St Bernard-Aligre que pourtant j'adore n'est pas tout à fait à son avantage mais mon temps à Paris est compté et dans deux toutes petites semaines (10 jours à peine... dio mio, ce que je peux compter les jours), je retrouverai mon accent de l'est - pas pris de billet de retour, il va falloir me donner très envie de revenir ;) - donc balade quand même.

Le point de rendez-vous est le joli jardin de la Folie Titon au tout début de la rue de Chanzy (au passage dans cette rue le très germanophone café Titon sert un curry wurst d'anthologie) dans lequel on reviendra passer la fin d'après-midi et on va poursuivre sur toute la rue de Chanzy pour arriver à l'Eglise St Bernard qui marque le quartier.
Pour trouver un peu de couleurs dans ce jour tout gris, un petit détour par le Jardin Nomade, jardin partagé du quartier, et on file vers le Marché d'Aligre qui en plus d'être connu pour être le moins cher des marchés parisiens et celui qui a l'ambiance la plus méridionale pour se croire un peu en vacances sans quitter Paris.
Avant de s'immerger dans la foule du marché, un petit sas de calme par le passage St Bernard où une des élégantes de l'artiste Nadège Dauvergne s'est posée.


Si la rue du Faubourg St Antoine est particulièrement animée et commerçante, les petites rues avoisinant le square Trousseau ne sont pas en reste avec des boutiques de créateurs comme Virginie Mahé ou Petit Pan, une jolie librairie avec la Terrasse de Gutenberg et des choses plus surprenantes comme Planète Détection où vous trouverez tous les accessoires pour devenir un chasseur de trésors professionnel (si si c'est marqué dans la devanture...et je crois que je vais revoir mon plan de carrière...).
Et puis, âme du quartier, le square Trousseau fait partie du programme des Kiosques à musique et offre une programmation tout l'été.
Le 18 juillet prochain, c'est un quatuor à cordes espagnol, JOBstringquartet, qui fera découvrir ou redécouvrir le répertoire classique espagnol avec Granados et Albeniz.


et sinon, on mange où et quoi ?

on peut bien sûr picorer sur le marché mais ça ne suffit pas toujours, alors quelques adresses pour se poser et bien manger.

Mel, Mich et Martin
8 rue St Bernard
une épicerie, une boutique, une galerie, une cantine, un café... un endroit où il fait bon rester un moment entre amis ou même tout seul
bagels, cakes et quiches, salades, tartines, soupes, muffins, brownies et autres douceurs, tout est fait maison et vient du marché d'Aligre.
Mel, qui est en cuisine, privilégie les ingrédients bio et tous les jours une formule vegan et sans gluten est disponible.
une formule pour déjeuner à 13€ (entré/plat ou plat/dessert)
café à partir de 2€ (latte à 4€), formule goûter à 6,50€

CC coffee shop
6 rue Théophile Roussel
tout nouveau et tout beau, le coffee shop de Céline est ouvert depuis un petit mois et vous accueille de 7h30 à 17h30
layer cakes comme aux states, cookies et muffins pour accompagner un café made in Belleville Brûlerie
pour déjeuner salade healthy à la sauce californienne, wraps et quiches avec une formule à 12€
latte et iced coffee à 4€

Miss Lunch 
3 rue Antoine Vollon
une cuisine aussi colorée et savoureuse que la délicieuse Miss Lunch qui fait son marché à Aligre et mixe ensuite saveurs du sud et d'ailleurs avec son imagination débordante.
une expérience culinaire à partager avec bonheur avec vos voisins de table.
formule à 15,50€ pour entrée-plat ou plat-dessert

East Mamma 
133 rue du Faubourg St Antoine
Prise d'assaut depuis son ouverture, East Mamma est la trattoria qui ne désemplit pas et il faudra peut-être s'armer de patience mais comme ça en vaut vraiment la peine... si vous n'êtes pas arrivés très en avance sur l'horaire d'ouverture (12h15), vous allez gentiment donner votre numéro pour être rappelé dès qu'une table se libère et accéder au graal transalpin :)
saveurs italiennes garanties pur jus, prévoyez un appétit taille xxl au risque de vous faire réprimander (en italien) si vous n'avez pas tout mangé ;)
bonus l'addition est aussi italienne...
pasta e pizza de 9 à 15€
dolci de 6,50 à 8€
et si vous résistez au dessert, ne résistez pas au café torréfié sur place :)


Et puis parce que même s'il fait gris, les températures sont plus que douces et qu'après avoir beaucoup marché et bien mangé, il sera temps de se reposer, retour vers le jardin de la Folie Titon près duquel se trouve la Pâtisserie de Cyril Lignac...si toutefois on avait un petit besoin de sucre :)

Inauguré en 2007, le jardin de la Folie Titon fait partie d'un programme de réhabilitation d'une ancienne friche suite à la démolition d'une cité ouvrière, la cité Prost.
Etalé sur près de 5000m2, le jardin a reçu le label EcoJardin avec un jardin partagé, une petite mare et une pelouse centrale où il fait bon s'installer pour paresser au soleil.


et dans les oreilles ?
Mocky du label Kitsuné avec week-end, NAS, Vampire week-end (ok ce n'est pas le plus enjoué de ma playlist mais j'adore Hannah Hunt et Step) , Caro Emerald, Foster the People, Unspeakable et The Dimes...

Friday, July 10, 2015

une fondation, une expo


Il y a peu je découvrais le très joli concept créé par The Culture Delivery et l'occasion de revenir dans le 14ème arrondissement que j'ai longtemps fréquenté pour raison professionnelle plus que par intérêt personnnel, ce qui est fort dommage car au demeurant il réserve de belles balades.
Très prisée des touristes et résidents américains - qui sont je crois beaucoup plus sensibles à la photographie d'art que les français ;) - la Fondation Henri Cartier Bresson est logée au coeur du 14ème à quelques pas de Montparnasse et conserve un important fond photographique issu de l'agence Magnum Photos et du travail de Martine Franck et Henri Cartier Bresson.

Inaugurée en 2003, la Fondation Henri Cartier Bresson conserve et prolonge l'oeuvre de Martine Franck et d'Henri Cartier Bresson avec des expositions régulières, le soutien à la création grâce à un prix remis tous les 2 ans et l'organisation d'une réflexion sur la photographie.


Fondation Henri Cartier Bresson
2 impasse Louis Lebouis
75014 PARIS
M° Gaité (ligne 13)
www.henricartierbresson.org

Jusqu'au 26 juillet, la Fondation Henri Cartier Bresson expose le photographe Patrick Faigenbaum.
Lauréat du prix HCB de la fondation en 2013, Patrick Faigenbaum nous emmène dans un voyage au coeur de Calcutta, fascinante et grouillante métropole indienne.

Photographe depuis le début des années 70, Patrick Faigenbaum a débuté et fondé sa carrière sur le portrait d'abord en noir et blanc puis en couleur, le portrait de personnages puis progressivement le portrait de villes tout en gardant une façon intime d'aborder chaque personnage qu'il soit humain ou non.
Avec l'exposition Kolkata / Calcutta, issue d'un projet mené avec 6 voyages en Inde, j'ai beaucoup aimé son approche de la photo qui ne raconte pas une histoire mais donne les premiers mots d'une histoire que l'on peut ensuite inventer, chercher, créer.

www.patrickfaigenbaum.com



le bonus...
sortir de la fondation et profiter du calme de la cour de cet immeuble, ancien atelier d'artiste construit en 1912 par l'architecte Emile Molinié et rénové pour la fondation par l'agence Ceria et Coupel.


à partir de septembre, c'est le canadien Jeff Wall qui sera mis à l'honneur, on s'y retrouve ?